Chamonix est peut-être mondialement connue, mais elle réserve encore bien des surprises, même aux visiteurs réguliers. En tant que locaux sur place, nous avons rassemblé quelques faits insolites qui dessinent un portrait de Chamonix au-delà des clichés. Entre records de vitesse au sommet, lignes ferroviaires historiques et curiosités architecturales – combien en connaissez-vous déjà ?
1. Les records de vitesse du Mont Blanc
Le Mont Blanc continue d’attirer des athlètes du monde entier – et pour certains, atteindre le sommet ne suffit pas. L’enjeu est de savoir en combien de temps on peut y arriver.
En juin 2023, la skyrunneuse basée à Chamonix Hilary Gerardi a marqué l’histoire en établissant le record féminin le plus rapide à pied, bouclant l’aller-retour depuis le centre-ville (église St Michel) jusqu’au sommet et retour en 7 heures, 25 minutes et 28 secondes. Elle a suivi la voie traditionnelle utilisée par de nombreux alpinistes avant elle, et demeure détentrice du record féminin à pied.
Plus récemment, en mai 2025, Élise Poncet a repoussé les limites côté ski en établissant un nouveau record féminin : 6 heures, 54 minutes et 47 secondes pour le même aller-retour.
Chez les hommes, l’inégalé Kilian Jornet détient toujours le record à pied depuis son exploit légendaire de juillet 2013 : un aller-retour en 4 heures, 57 minutes et 40 secondes – dont une ascension fulgurante en 3h33 et une descente vertigineuse en 1h24.
Dans la catégorie ski, c’est William Boffelli qui détient aujourd’hui le record masculin, établi en mai 2025, avec un chrono de 4 heures, 43 minutes et 24 secondes.
Chaque record est une performance physique et mentale hors norme – et un rappel du rôle de Chamonix comme berceau des sports d’endurance en montagne.
2. Le Tramway du Mont Blanc devait autrefois atteindre le sommet
Le Tramway du Mont Blanc est l’un des trajets en train les plus pittoresques de France, grimpant de Saint-Gervais jusqu’au Nid d’Aigle (2 372 m), point de départ de nombreux alpinistes pour l’ascension finale du Mont Blanc via l’itinéraire du Goûter. Lors de sa construction au début des années 1900, le projet était ambitieux : la ligne devait à l’origine atteindre le sommet du Mont Blanc. Cependant, les conditions alpines extrêmes, la Première Guerre mondiale et l’énorme défi technique ont contraint le chemin de fer à s’arrêter au Nid d’Aigle.
Pour autant, il n’est pas tombé dans l’oubli. Plus d’un siècle plus tard, des travaux sont en cours pour prolonger la ligne d’environ 300 mètres, jusqu’au refuge du Nid d’Aigle, avec la construction d’une nouvelle gare et d’une galerie protectrice pour sécuriser la voie contre les chutes de pierres. La gare modernisée du sommet, prévue pour 2026, offrira un point de vue panoramique, un restaurant et une meilleure accessibilité.
Et oui, on peut toujours apercevoir les trois voitures emblématiques – Anne, Jeanne et Marie – nommées d’après les filles du propriétaire d’origine. Elles ont récemment été rejointes par un quatrième train, Marguerite, dans le cadre des travaux de modernisation de cette ligne centenaire. Alors, la prochaine fois que vous embarquez à bord du TMB, sachez que vous montez à bord d’un morceau d’histoire… avec un avenir prometteur devant vous.
3. Histoire à nos portes – l’Hôtel Couttet renaît
Juste en face du bureau de Chamonix All Year, le Grand Hôtel Couttet n’est pas qu’un simple bâtiment : c’est un repère de l’âge d’or de l’alpinisme à Chamonix. Construit à la fin du XIXᵉ siècle par la famille pionnière Couttet, l’hôtel fut l’un des premiers grands établissements de la vallée. À une époque où des voyageurs fortunés venus de Grande-Bretagne, de Suisse et d’ailleurs affluaient vers les Alpes, il devint une base pour les aventuriers, scientifiques et premiers alpinistes rêvant de premières ascensions.
De grands noms de l’alpinisme y ont séjourné, séduits par l’élégance de l’hôtel et la promesse d’exploits en haute altitude. Ce n’était pas seulement un lieu pour dormir : c’était un centre social où l’on planifiait les itinéraires, portait des toasts à la réussite et échangeait des récits de montagne autour d’un cognac dans le salon.
Aujourd’hui, plus d’un siècle plus tard, ce bâtiment historique bénéficie d’une rénovation complète pour devenir un hôtel cinq étoiles, insufflant une nouvelle vie à sa façade emblématique tout en préservant l’héritage d’exploration qui l’a toujours défini.
4. La statue de la Place Balmat cache une histoire surprenante
Si vous êtes passé près de la Rose du Pont sur la Place Balmat à Chamonix, vous avez probablement remarqué l’iconique statue de deux hommes. Mais petite surprise : ce n’est pas vraiment un hommage aux deux premiers alpinistes ayant conquis le Mont Blanc.
En 1786, Jacques Balmat et le Dr Michel-Gabriel Paccard ont marqué l’histoire avec la première ascension réussie du Mont Blanc, lancée par un défi du géologue genevois Horace-Bénédict de Saussure. Cependant, la statue ne représente pas le duo ayant réalisé cette ascension historique. Elle montre Balmat aux côtés de Saussure lui-même, commémorant leur montée conjointe jusqu’au sommet l’année suivante, en 1787.
Quant à Paccard, l’autre pionnier ? Il n’a pas été oublié : deux siècles plus tard, en 1986, il a reçu sa propre statue, fièrement dressée près du Musée Alpin. La prochaine fois que vous serez sur la Place Balmat, souvenez-vous : l’histoire a souvent des couches plus profondes que les monuments que nous voyons.
5. Jusqu’où la Mer de Glace s’étendait-elle ?
Il est difficile à imaginer aujourd’hui, mais pendant le Petit Âge Glaciaire — une période s’étendant approximativement du XIVᵉ siècle au milieu du XIXᵉ siècle — la géographie de la vallée de Chamonix était bien différente. Au début du XIXᵉ siècle, la langue du glacier de la Mer de Glace s’étendait beaucoup plus loin qu’aujourd’hui, atteignant jusqu’au hameau des Bois, dans les limites modernes de Chamonix-Mont-Blanc.
Plus récemment, un nouveau téléphérique panoramique a été construit, facilitant l’accès à la grotte de glace et offrant des vues spectaculaires sur le recul du glacier et les montagnes environnantes. Ce petit aperçu du passé glaciaire de Chamonix rappelle de manière saisissante les forces naturelles dynamiques qui façonnent la vallée et le changement climatique que nous observons aujourd’hui.
6. Berceau de la plus ancienne compagnie de guides de montagne au monde
Saviez-vous que Chamonix est le lieu de naissance de la toute première compagnie officielle de guides de montagne au monde ? Fondée en 1821, la Compagnie des Guides de Chamonix a été créée pour accompagner l’afflux de voyageurs aventureux — souvent fortunés — attirés par les pics vertigineux et les ascensions exigeantes de la vallée.
Aujourd’hui, leur siège reste un trésor local. Situé dans la Maison de la Montagne, juste à côté de l’église Saint-Michel au cœur de la ville, il vaut vraiment le détour. Ne manquez pas l’étage supérieur, où un modèle 3D saisissant du massif du Mont Blanc donne vie aux montagnes de la région et offre un aperçu fascinant de près de deux siècles d’héritage de l’alpinisme à Chamonix.
7. Ne paniquez pas lorsque vous entendez la sirène de midi
Si vous êtes à Chamonix autour de midi le premier mercredi du mois, vous pourriez entendre une sirène retentir dans le ciel. Pas de panique — il s’agit simplement d’un test national de routine du système d’alerte d’urgence en France, pour s’assurer que tout fonctionne correctement en cas de véritable urgence.
Cependant, si vous entendez cette sirène à un autre moment, notamment pendant les mois d’hiver, cela peut indiquer un danger réel d’avalanche ou une autre urgence. Il est alors essentiel de rester vigilant, de se mettre à l’abri et de suivre les consignes officielles.
Chez Chamonix All Year, nous veillons à ce que nos invités soient pleinement informés, avec des consignes de sécurité claires et des indications sur la marche à suivre en cas d’urgence, pour que vous puissiez profiter de votre séjour en toute tranquillité d’esprit.
8. Le train du Montenvers s’arrête automatiquement si le conducteur lâche la commande
Le train à crémaillère du Montenvers, qui grimpe raide de Chamonix jusqu’au glacier de la Mer de Glace, possède un mécanisme de sécurité spécial pour le freinage. Contrairement à une voiture, où l’on freine en appuyant sur une pédale, les freins du train restent ouverts grâce à une pression continue exercée par le conducteur. Si ce dernier relâche cette pression — volontairement ou accidentellement — les freins se déclenchent automatiquement, arrêtant immédiatement le train.
Ce système ingénieux préserve le train de tout risque de perte de contrôle sur les pentes raides, faisant de cette ligne l’une des plus sûres au monde.
9. Le tunnel du Mont Blanc : un exploit d’ingénierie sous la montagne
Le tunnel du Mont Blanc, qui relie Chamonix (France) à Courmayeur (Italie), est un chef-d’œuvre de l’ingénierie du milieu du XXᵉ siècle. Après trois ans de travaux minutieux, il a été inauguré en 1965. Lorsque les équipes françaises et italiennes se sont rencontrées en 1962, leur alignement était incroyablement précis : un écart de seulement 13 centimètres, un exploit remarquable pour l’époque.
Long de 11,6 km sous le massif, le tunnel est un passage crucial reliant le nord et le sud de l’Europe, accueillant chaque jour des milliers de voyageurs et de camions.
Malgré un incendie tragique en 1999, qui a conduit à des améliorations significatives de la sécurité, le tunnel du Mont Blanc est aujourd’hui l’un des tunnels alpins les plus sûrs au monde. Il témoigne non seulement du génie humain mais aussi de la résilience et du progrès continu.
10. Des traces d’histoire subsistent près des glaciers
Les glaciers du Mont Blanc cachent plus que de la glace et de la neige : le glacier de Bossons recèle des vestiges de deux crashes tragiques d’Air India dans les années 1950 et 1960. En 1950, le vol 245, surnommé le “Malabar Princess”, s’écrasa contre la montagne, suivi du vol 101, le “Kanchenjunga”, en 1966. Les deux vols reliaient Bombay à Londres, avec des escales à Genève.
Au fil des ans, la fonte des glaciers a permis aux randonneurs et alpinistes de découvrir divers artefacts de ces épaves. Notamment, en 2013, un alpiniste français trouva une boîte métallique contenant des rubis, saphirs et émeraudes, d’une valeur de plus de 245 000 €. La boîte portait le logo Air India et fut ensuite partagée entre le découvreur et la commune de Chamonix. Ces trésors peuvent être admirés au Musée du Cristal de Chamonix !
On n’en finit jamais d’apprendre sur Chamonix !
Chamonix regorge d’histoires, de légendes et de faits historiques fascinants. Vous voulez continuer l’exploration ? Découvrez nos autres articles de blog, comme L’Histoire de Chamonix, ou parcourez notre sélection de chalets et appartements pour trouver la base idéale à Chamonix – toute l’année.
